Plusieurs moulins ont été construits sur la rivière Rouge dans le Canton de Rawdon depuis sa création en 1799. La rivière Rouge traverse le canton de Rawdon en amont par le lot 28 du onzième rang (en bordure de Saint-Alphonse) jusqu’à ce qui était le lot 27 du premier rang du canton (aujourd’hui sur le territoire de Saint-Liguori).

Cet article présente les quatre localisations des moulins en commençant par celle située sur le 1er rang du canton.

La rivière Rouge constitue le plus important tributaire de la rivière Ouareau. Sa confluence est située dans la municipalité de Crabtree. Des estimations produites par des spécialistes (1, 2, 3) évaluent le débit moyen à l’exutoire du lac Rawdon à environ 1,91 m³/seconde. Le débit de crue s’élèverait à 7 m³/seconde tandis qu’à la période d’étiage (juillet à octobre), il ne serait plus que 0,7 m³/seconde. Ces débits s’avèrent dix fois moins élevés que les débits de la rivière Ouareau.      

Plusieurs paramètres influencent le choix d’un emplacement pour la construction d’un moulin actionné par un cours d’eau. En simplifiant, il faut d’abord se rappeler que la puissance générée par l’eau varie en fonction du débit et de la hauteur de chute. Il faudra aussi que l’emplacement retenu facilite l’approvisionnement en matière première (grumes/billots et grains) et dispose d’une clientèle qui a besoin des produits transformés (planches/madriers et farines). Avec les moyens de transport de l’époque, il est fort probable que les premiers moulins desserviront un territoire situé à proximité.

Quatre emplacements auraient justifié et permis le fonctionnement de moulins. Ils sont présentés d’aval en amont.

Emplacement no 1 – Lot 24 – Rang 1 – Moulins Dugas 

Emplacement no 2 – Lots 18 et 19 – Rang 5 – Moulins Dugas / Truesdell / Lord / Copping / Mason / Neveu

Emplacement no 3 – Lot 22 – Rang 7 – Moulins Hobbs / Bagnall / Munroe  

Emplacement no 4 – Lot 28 – Rang 10 — Moulin Derocher / Cornellier / Mason

Les emplacements de moulins sur la rivière Rouge à Rawdon

Cette capture d’écran provient d’une carte interactive, la Carte historique du canton de Rawdon. Tracée à l’aide de l’outil Umap/Openstreetmap, un clic sur ce lien permettra d’y accéder. Les aiguilles à tête rouge identifient les emplacements sur la rivière Rouge.    

Emplacement no 1 - Lot 24 - Rang 1 - Moulins Dugas

Ces moulins étaient situés près de la route 346 (« coin Montcalm »)  non loin du Club de Golf Montcalm.

Une étude généalogique (4) des premières familles installées sur le territoire de Rawdon, réalisée par Daniel Parkinson, nous apprend que les premiers droits d’occupation furent émis à une diversité d’immigrants venus principalement d’Irlande.

Daniel Parkinson rapporte qu’un certain Joseph Dugas, un Acadien du Massachusetts, indique dans sa demande de concession qu’il réside dans le Canton de Rawdon depuis 1816. La route qu’il trace jusqu’à son terrain donnera un premier accès au territoire. Son frère Philémon (parfois identifié Philémon Firmin) le suivra et construira, entre 1816 et 1817, un moulin à scie sur le lot 24 du Rang 1.

En 1820, trente familles se verront accorder par décret gouvernemental (Order in Council) le droit de s’installer à Rawdon. Philémon Dugas obtiendra son billet de location en novembre 1820. L’emplacement de ce moulin est précisé sur la carte des cantons de Rawdon et Kildare préparée par Joseph Bouchette Junior en date du 31 octobre 1821.

Extrait de la carte des cantons de Rawdon et Kildare tracée par l’arpenteur Joseph Bouchette jr

Pour y parvenir, Philémon obtient l’aide d’Isaac Dugas et de son
beau-frère Pierre Richard, marié à Félicité la sœur d’Isaac. Alexandre Riopel
nous apprend, dans un article publié en 2014 dans Histoire Québec, que les
grands-pères d’Isaac et de Philémon, deux frères nommés Joseph et Claude
étaient meuniers du moulin à farine de l’Achigan et du moulin d’en bas
appartenant aux Sulpiciens. Philémon, Isaac et Pierre formaliseront leur
association en février 1817. Par le même acte notarié (5), Pierre Richard acceptait
de céder à la société le lot 24. Cette association fut éphémère. En juin 1817,
les associés convenaient (6) de dissoudre la société et de vendre le moulin et
le lot # 24 à Philémon Dugas. L’acte transférait également le droit de placer,
dans le moulin à scie, une moulange pour moudre le grain. Philémon Dugas et sa
femme s’associeront par la suite soit entre mars 1818 et mars 1820 à Martin S.
Parker (7).

 

Bien que la documentation ne soit pas très précise, Pierre Richard
aurait acquis le lot 24 d’un nommé Laverdure (probablement Antoine Riquet dit
Laverdure) dans une transaction passée devant Me Séguin, notaire à Terrebonne
(8). Il est possible qu’il y ait eu d’autres propriétaires mais James Sawers,
décédé en 1813, en aura été le premier ayant obtenu 500 acres soit la moitié
nord-est du lot 21 de même que les lots 22 et 24 du rang 1 par Lettres
Patentes en date du 13 juillet 1799 (9).    

 

Quelques années plus tard, Philémon y ajoutera un moulin à farine (la moulange) de sorte qu’au recensement de 1825 (10), il possédait les deux moulins. Daniel Parkinson précise que Monsieur Dugas a apporté des améliorations considérables à ses installations. Sa maison mesure 36 pieds par 30 tandis que ses moulins font 32 par 66. Le moulin à farine dispose de trois jeux de pierres. Deux de ces jeux de pierre servent à produire de la farine de blé pour l’exportation. L’autre sert à la production de farine d’avoine. Le moulin à scie dispose de deux ensembles de scies. Un incendie survenu dans la nuit du 31 décembre 1829 (11) détruira le moulin à farine et le moulin à scie de Philémon Dugas causant des pertes estimées à 1500 livres. Le moulin sera cependant reconstruit.

 

La relève familiale

 

Pendant ce temps, la famille de Philémon/Firmin s’agrandira avec la naissance d’au moins neuf filles et un garçon. Ils adopteront aussi John Copping, né vers 1812 et toujours d’âge mineur au moment de la rédaction des testaments de Philémon Dugas et de sa femme (12). Le fils, né le 8 mars 1830, sera nommé Firmin et sera appelé à prendre la relève. La famille élargie de Philémon Dugas contribuera également. L’ainée, Bibiane prendra pour époux Zacharie Clouthier. Son fils par adoption, John Copping, travaillera d’abord comme apprenti et en viendra à épouser Julie (1811-1872) en 1837. Adaline (1814-1873) épousera Daniel Truesdell en 1835. Enfin, Anne (1822-1908) unira sa destinée à William Lord en 1846.

Selon Daniel Parkinson (13), il est plausible que Philémon Dugas soit demeuré propriétaire de ces moulins jusqu’à son décès le 19 juillet 1864. Très tôt cependant, les gendres et les fils de Philémon joueront un rôle actif dans le fonctionnement des moulins de Rawdon et de la région. 

 

La famille Copping fera fonctionner des moulins à Rawdon jusqu’au milieu du vingtième siècle. Le recensement de 1852 mentionne que les moulins à farine disposent dorénavant d’une capacité de production comptant quatre jeux de pierre….ce qui permet de croire que la famille Dugas exploitait des moulins sur plus d’un emplacement.

Divers contrats (14, 15, 16) passés devant notaires concernant des transactions financières (emprunts et hypothèques) permettent de confirmer la relation d’affaire entre Firmin Dugas, fils et John Copping. Firmin Dugas y est identifié comme Écuyer et Bourgeois tandis que John Copping l’est comme meunier. Ces actes notariés permettent aussi de déterminer que Firmin Dugas possède le lot # 24 du Rang 1 avec le moulin à farine tandis que John Copping détient le quart sud-est du lot # 18 du Rang 5 avec moulin à scie et moulin à farine.

Érigée en paroisse catholique dès 1853, Saint-Liguori obtiendra sa reconnaissance civile en 1880. Le lot 24 du Rang 1 du Canton de Rawdon fera désormais partie de Saint-Liguori. 

Firmin Dugas fils est décédé subitement le 16 mars 1889 à l‘âge de 59
ans faisant en sorte que le moulin soit délaissé le temps de régler une
succession impliquant plusieurs terrains et des enfants mineurs. Laissons Jean
Gagnon, historien de Saint-Liguori, poursuivre l’histoire (17).

Plus tard vers 1900, le pouvoir d’eau était vendu par Louis Dugas, député provincial
fils de Firmin, à MM. Sam, Georges et William Lord, ses cousins; ils
rebâtissaient au complet les deux moulins et creusaient un canal sur une
distance de 7 arpents pour y conduire l’eau de la rivière Rouge. Les moulins
étaient à nouveau en opération en septembre 1902 (p. 22).

 

….le moulin à farine de blé d’Inde et sarrazin était progressivement abandonné mais
le moulin à scie tournait. Il était vendu à un dénommé Chicoine dans le temps
de la « crise » lequel, faute de paiement, devait le rendre. M.
Alcide Lévesque, le propriétaire actuel des lieux, l’achetait de M. Georges
Lord en 1938 (p.138).

Jean Gagnon conclut en précisant que ce moulin aurait été encore mu par l’eau dans les
années 50, qu’il aurait produit une moyenne d’un million de pied de bois par
année et qu’il aurait fonctionné jusqu’à l’incendie de 1976.

 

LES COORDONNÉES GÉOGRAPHIQUES

Lots 24 – Rang 1

46.0543⁰ N    73.6859⁰W

Ces coordonnées approximatives doivent être validées par des enquêtes sur le terrain.

Emplacement no 2 - Lots 18 et 19 - Rang 5 - Moulins Dugas / Truesdell / Lord / Copping / Mason / Neveu

Ces moulins étaient situés aux Chutes Mason, sous près du  pont/barrage de la 3è avenue.

Les données du recensement de 1851 indiquent que M. Dugas dispose maintenant de deux moulins à scie avec cinq ensembles de scie et d’un moulin à farine avec quatre jeux de pierres. Il jouit aussi d’un privilège qui lui assure le monopole des moulins à eau sur la rivière Rouge depuis le lot 24 du rang 1 jusqu’aux lots 18 et 19 du rang 5.

Moulins et privilèges - Extrait du recensement de 1851

Guillaume Petit souligne l’importance de cette question de privilège sur son site. Sans preuve irréfutable, il apparaît tout à fait plausible que M. Dugas, en raison de ce privilège, ait construit un second moulin à un autre emplacement qui lui permettait de disposer de la capacité de production déclarée. Une analyse technique plus poussée en viendrait probablement à démontrer que l’emplacement du moulin sur le lot 24 ne disposait pas d’une puissance suffisante pour justifier une telle capacité de production. Par contre, un moulin installé sur les lots 18 et 19 du rang 5 pouvait disposer d’une force motrice beaucoup plus importante. Ces lots correspondent à un emplacement connu aujourd’hui comme les chutes Mason. La carte Holtby supporte cette hypothèse car le nom de Dugan (sic Dugas) apparait comme propriétaire du lot 19 du rang 5.

Les moulins sur le lot 18 du Rang 5 - Extrait du recensement de 1851

Philémon Dugas en aurait confié l’opération à un de ses gendres, Daniel Truesdell, comme le mentionne Daniel Parkinson. Il cite le journal de George Copping en date du 16 mars 1837 :

“Henry took a log over to Mr. Truesdell’s to be sawn”

Daniel Truesdell est d’ailleurs identifié comme meunier au recensement de 1851. La Commission de toponymie du Québec (18) ajoute que Daniel Truesdell obtient le 23 mars 1853 un lot dans le canton de Chertsey. Il construit un moulin à scie en 1855 qu’il cède à son fils Daniel en 1871.

À l’obtention du lot dans Chertsey, Daniel Truesdell aurait cédé les moulins à son beau-frère, William Lord (1817-1860), un mécanicien de moulin (millwright). Une carte du Canton de Rawdon, insérée au recensement de 1861, associe ces moulins à M. Lord ( ). Au décès de ce dernier, John Copping aurait repris les moulins qu’il aurait donné en garantie (le quart sud-ouest du lot 19 – Rang 5) lors de différentes transactions financières effectuées entre 1860 et-1870.

Edward Mason ayant épousé Mary Copping (1841-1912) le 9 avril 1861 l’aurait obtenu de John Copping. Son nom apparait au recensement de 1871 comme propriétaire d’un moulin à scie et d’un moulin à farine. Ce recensement fournit des précisions sur les moulins appartenant à M. Mason. Il y est mentionné que ces moulins ont une valeur de $ 1200 chacun et des puissances déclarées de 20 H.P. pour le moulin à farine et 10 H.P. pour le moulin à scie. À cette période, la technologie des moulins avait évolué et il devenait maintenant possible de doter ces installations d’une force motrice beaucoup plus importante.

 Daniel Parkinson nous en apprend un peu plus sur Edward Mason. Né le 11 septembre 1829 à St-Sulpice, il décèdera le 25 août 1889 laissant à Mary 375 acres de terre, deux moulins à scie, un moulin à moudre les grains (grist mill), un moulin à farine, plusieurs maisons de ferme avec dépendances, une maison avec dépendances et une maison dans le village (documents de la famille Mason tel que cités dans le livre Up to Rawdon). Ce leg corrobore l’information à l’effet que Edward Mason avait fait l’acquisition du moulin à scie situé sur le lot 28 du Rang 10 de Rawdon et ayant appartenu à Jean Louis et André Brien Desrocher. Il aura fait prospérer son entreprise faisant en sorte que les chutes situées à cet endroit portent aujourd’hui son nom.

Un tableau, œuvre de Sarah Alice Mason Copping, dépeint la maison familiale et le moulin Mason. Ce tableau permet d’apprécier certaines installations nécessaires au fonctionnement d’un moulin (canal d’amenée et canal de fuite).

Les chutes Mason – Sarah Alice Mason Copping ---- Courtoisie Don Polk --- Extrait de Cyclone Days : Plowing, Planting and Parties : The Journals of Sarah Alice Mason Copping, 1889-1925/Margaret Polk, Richard Mason, Daniel Parkinson, éditeurs, R. Mason, 2005

Cette carte postale des chutes Mason datant de la fin du XIXe siècle montre l’emplacement du moulin. La configuration de la rivière Rouge a été modifiée avec la construction du pont-barrage de la 3th avenue qui a créé le Lac Rawdon. Il devient difficile de déterminer la position exacte de ce moulin. 

Mason Falls

 

LES COORDONNÉES GÉOGRAPHIQUES

Lots 18 et 19 – Rang 5

46.0543⁰ N

73.6859⁰W

Ces coordonnées approximatives doivent être validées par des enquêtes sur le terrain.

Misaël Neveu l’aurait acquis au début du vingtième siècle mais il est possible qu’il y ait eu un autre propriétaire (M. Barrie) entre M. Neveu et Madame Mary Copping. Une publication du gouvernement du Canada en 1915 identifie M. Neveu comme propriétaire d’un moulin à scie à Rawdon.

Emplacement no 3 - Lot 22 – Rang 7 - Moulins Hobbs/Bagnall/Munroe

Ces moulins étaient situés entre le Chemin du Lac-Morgan et la route 337.

Voici le deuxième groupe de moulins à voir le jour dans le canton de Rawdon.  Il aurait été construit par George Hobbs après les moulins Dugas situés dans le Rang 1.

 Dans un texte intitulé « George Hobs, un Loyaliste de Rawdon » (Up to Rawdon – page 337-345), Daniel Parkinson explique que, à sa connaissance, George Hobbs fut le seul Loyaliste de l’Empire Uni (United Empire Loyalist) à s’installer de façon permanente à Rawdon. Né dans l’État de NewYork et marié en 1797 à l’Ile du Prince-Édouard à Martha Crosby, une Irlandaise, il serait arrivé à Montréal entre 1798 et 1800. Boulanger, George et sa famille s’installeront d’abord dans le Faubourg à M’lasse et déménageront par la suite au Sault-au-Récollet en 1806. Ils solliciteront des terres à Rawdon en 1820 qui leur sont octroyées le 15 janvier 1821 par décret du gouvernement (Order in Council). George (père et fils) obtiendront les Lettres Patentes pour le lot 22 du septième rang en janvier et mars 1834. Les moulins, construits avant 1831, sont répertoriés au recensement de 1831 (un moulin à scie et un moulin pour la fabrique des huiles).

Extrait du recensement de 1831 identifiant George Hobbs

Robert, William et autres membres de la famille Bagnall en feront l’acquisition le 12 juillet 1841 pour la somme de $ 100. La propriété acquise de George Hobs comprend le moulin et 50 acres de terrain situés sur les deux tiers du quart nord-est du lot 22 du septième rang. Robert Bagnall avait déjà acquis 100 acres de terres dans le lot 15 du 7th rang en juillet 1823.

Au fil des ans, il a développé une importante entreprise agricole et fait l’acquisition de plusieurs centaines d’acres additionnels. Marchand de bois, major de milice et personnage influent dans la communauté, une section du livre Up to Rawdon de Daniel Parkinson porte sur M. Robert Bagnall et sa famille. M. Parkinson a mentionné avoir trouvé de la documentation dans les procès-verbaux des réunions des « administrateurs/vestry » de l’église anglicane corroborant l’information à l’effet que M.  Robert Bagnall exploitait aussi un moulin à scie.

 Les Bagnall revendront ce moulin le 17 avril 1865 à George Munroe tel que précisé à l’Acte de vente # 1037 du greffe du notaire John Horan. Le recensement de 1851 confirme la présence de ce moulin à scie sur le lot 22 du Rang 7. Il est cependant associé à George Munroe qui s’est identifié comme « millrite » (sic) ou mécanicien d’entretien. Né en Écosse et âgé de 45 ans au moment du recensement, M. Munroe devait assurer le fonctionnement du moulin pour la famille Bagnall. Le moulin est décrit comme mesurant 40 pieds par 30 et disposant de deux ensembles de scie. Tel que noté par le recenseur, cet emplacement dispose de suffisamment de puissance hydraulique pour tous types de moulins ou de manufactures à l’exception du mois de juillet.

Extrait du recensement de 1851 décrivant la capacité de production du moulin et la force motrice

LES COORDONNÉES GÉOGRAPHIQUES

Lot 22 – Rang 7 

73.7038⁰W   46.0758⁰ 

Ces coordonnées approximatives doivent être validées par des enquêtes sur le terrain.

Les informations disponibles permettent de confirmer que MM. Hobbs (~1825-1841), Bagnall (1841-1865) et Munroe (1865-???) ont tous possédé le moulin situé sur une partie du lot 22 du Rang 7 à différentes périodes.

Emplacement 4 - Lot 28 – Rang 10 -- Moulin Derocher/Cornellier/Mason

Ce moulin était situé à la limite de Rawdon et Saint-Alphonse.

Le moulin à farine (grist mill/moulin rustique) Derocher est identifié sur la carte tracée par James Dignan en 1844 suite à l’arpentage des 9th, 10th et 11th rang du canton de Rawdon. Ce moulin est situé sur le lot 28 du dixième rang (voir carte ci-après) du canton de Rawdon au tout début de la rivière Rouge sur le territoire de Rawdon (après avoir traversé la ligne divisant les cantons de Rawdon et Kildare

Extrait de la carte tracée par James Dignan - 1844

La carte Holtby identifie aussi le lot 28 du Rang 10 au nom de « Deroche ».

Né à Saint-Jacques, Louis-André Brien dit Desrochers possédait, en plus du moulin à farine, un moulin à scie. Tel que précisé au recensement de 1851, le moulin à farine mesurait 25 pieds par 25 pieds et disposait de deux moulanges. Le moulin à scie ne disposait que d’une seule scie. Ces mêmes fiches de recensement précisent cependant qu’il n’y avait pas suffisamment d’eau pour permettre le fonctionnement des moulins pendant une période d’environ deux mois par année.

Les fiches de recensement identifient Louis Brien Desrocher et son fils également appelé Louis Brien de même que Joseph Allard comme meuniers. Ils sont âgés de, respectivement, 59, 29 et 38 ans au moment du recensement.

Extrait de carte identifiant le moulin à farine Derochers

Selon Marcel Fournier, M. Brien dit Desrochers se serait installé dans le 2th rang du canton de Rawdon vers 1850. M. Brien Desrochers fut élu maire, le premier de l’histoire du canton de Rawdon, le 17 décembre 1855.

LES COORDONNÉES GÉOGRAPHIQUES

Lot 28 – Rang 10

46.1358⁰ N     73.7084⁰W

Ces coordonnées approximatives doivent être validées par des enquêtes sur le terrain.

 

De façon inexpliquée, ces moulins et le terrain auraient été rachetés par Louis-André Brien dit Desrochers lors d’une vente par le Shérif le 15 juin 1861. Ils furent, quelques mois plus tard soit le 5 mars 1862, revendus à Narcisse Cornellier, cultivateur de Saint-Ambroise qui, à son tour, les revendit à Edward Mason, machiniste – entretien de moulin, (millwright) de Chertsey. Les actes de vente décrivent la propriété située dans le rang 10 du Canton de Rawdon (le lot n’est pas précisé) comme suit :  approximativement 13 arpents de profond par un arpent à l’avant et trois arpents par le milieu borné à l’avant par James Boyce, à l’arrière par la veuve O’Colgan, sur l’un des côtés par John Sheilds et de l’autre côté par Samuel Coltren. Cet emplacement comprend deux maisons, deux moulins et une étable et dispose du pouvoir d’eau et privilège qui traverse la propriété. Vendu pour un montant de $ 1200 et pour en assurer le paiement, George Copping en a accepté la responsabilité de façon conjointe et solidaire hypothéquant le lot 20 du rang 4.

  1. Avis technique sur le Lac Rawdon/Pierre Bertrand Consultant, octobre 2023
  2. Plan directeur de protection du bassin-versant du Lac Rawdon – Rapport final/CIMA+, décembre 2013
  3. Bilan de phosphore et prédiction de l’eutrophisation du lac Rawdon/Groupe Hémisphère, juillet 2015
  4. Opening Rawdon Township: Early locations by Loyalists and the First Settlers, Daniel B. Parkinson
  5. Acte # 386 – 23 février 1817 – Me Thomas Bédard/ Archives des notaires, BAnQ
  6. Acte # 1048 – 21 juin 1817 – Me Pierre Mercier/ Archives des notaires, BAnQ
  7. Acte # 462 – 9 mars 1818 – Me Thomas Bédard/ Archives des notaires, BAnQ
  8. Acte du 20 décembre 1815 – Me. François Hyacinthe Séguin/ Archives des notaires, BAnQ
  9. Liste des concessions – Canton de Rawdon/Greffe de l’Arpenteur général du Québec
  10. Recensements de 1825, 1831, 1851, 1861 et 1871 – https://www.bac-lac.gc.ca
  11. Journal La Minerve – Édition du 11 janvier 1830/ BAnQ
  12. Actes du 22 avril 1828 – Me Antoine Minier dit Lagacé/ Archives des notaires, BAnQ
  13. Up To Rawdon: Settlers at Rawdon Township, Lower Canada c. 1820-1852. Their Origins and Continued Migration Across Canada and the United States 2 vols. [S.l.]: Daniel B. Parkinson, 2013
  14. Acte # 447 – 21 juillet 1865 – Me. S.-Ulric Brien dit Desrochers/ Archives des notaires, BAnQ
  15. Acte # 4156 – 5 mars 1862 – Me Jules Bourgeois/ Archives des notaires, BAnQ
  16. Acte # 1018 – 18 juillet 1864 – Me John Horan/ Archives des notaires, BAnQ
  17. Sous le clocher de Saint-Liguori/Jean Gagnon, 1979
  18. https://toponymie.gouv.qc.ca/ct/ToposWeb/Fiche.aspx?no_seq=63997