Thème n° 8 de l’exposition « La présence irlandaise à Rawdon d’hier à aujourd’hui », tenue au Centre d’interprétation multiethnique de Rawdon, les samedis et dimanches de 14 h à 16 h du 2 au 30 mars 2025 (à l’exception du 22).
De la subsistance à l’autosuffisance
En 1825, quelque 800 acres ont été défrichées dans le canton de Rawdon. Quarante-quatre maisons et vingt-cinq granges ont aussi été construites.
Au début du 19e siècle, le défrichage des terres, l’agriculture, l’exploitation forestière et la production de potasse constituent les principales activités économiques du canton.
Les colons irlandais apportaient leurs billots au moulin à scie pour produire du bois de construction pour les maisons et les dépendances. Les grains étaient transformés en aliments pour animaux ou en farine pour la consommation humaine.
Au début du 19e siècle, l’agriculture de subsistance, le travail de défrichage et la production de potasse sont les principales activités économiques du canton.
L’agriculture naissante requiert la construction de moulins à farine, qui sont construits dès la fin des années 1820.
De petits moulins à scie voient également le jour. Nécessaires à la production de planches et de madriers, ces moulins offrent les matériaux essentiels pour la construction des premières maisons.
Enfin, la production de la potasse découle aussi du défrichage. Compte tenu du grand nombre d’arbres abattus au temps de la colonisation, plusieurs familles en profitent pour produire de la potasse et ainsi enrichir leurs sols par l’engrais obtenu. Du savon à lessive, du verre et même des levures pour le pain et les gâteaux résultent de l’industrie de la potasse. Des familles, comme les Copping ou les Burns, expédient les surplus de potasse, chaque mois à Montréal.
Au nord-ouest du canton, dans une zone connue comme la communauté de Mount Loyal, des familles irlandaises, dont les Smiley, les Jones et les Rowan, ont développé une vie sociale et économique autonome, avec une église, un bureau de poste et une école.
La fibre de lin cultivée à Rawdon servait surtout à la fabrication de vêtements.
Le bétail servait à la fois au transport et à l’alimentation.
Rawdon a été reconnue lors de l’Exposition industrielle de Londres en 1851 pour sa production de semences de trèfle rouge.
D’autres familles irlandaises, dont les Mason, Sadler, Hamilton et Powell contribuent au développement des moulins et fournissent des ressources matérielles et humaines nécessaires au travail agricole. Le quartier de Masonville rappelle d’ailleurs la famille irlandaise du même nom.
Le hameau excentré de Mount Loyal est aussi fondé par des cultivateurs irlandais, dans le 9e rang. Entre 1824 et 1850, les familles y défrichent le sol et parviennent à y développer une vie sociale et économique autonome. Ils y bâtissent aussi, grâce à l’entraide mutuelle, une chapelle, un bureau de poste et une école. La famille de John Smiley et Caroline Dixon, des Irlandais protestants, a été l’une des plus influentes dans le secteur de Mount Loyal, avec celles des Drought, des Jones et des Rowan.
Vers 1825, environ 800 acres ont pu être défrichées dans le canton de Rawdon. L’arpenteur-général Joseph Bouchette y dénombre aussi 44 maisons et 25 granges. Même les animaux de ferme sont comptabilisés : on parle de 19 chevaux, 85 vaches, 27 porcs et 7 moutons. C’est un début modeste, mais les effectifs sont appelés à croître rapidement.
Les animaux aident au transport et facilitent le travail, mais ils sont également importants pour assurer la subsistance. La viande, les œufs et le lait sont des aliments de base, en plus de ce qui peut être récolté dans les champs. La production du sucre d’érable est aussi répandue, pour la consommation familiale.
Lorsqu’un coin de terre est défriché, on sème généralement du blé, de l’avoine, du chanvre et du lin. Le lin, une plante qui a donné naissance à toute une industrie du textile en Irlande, est cultivé aussi à Rawdon. Ses graines peuvent être consommés, mais ce sont surtout ses fibres, utilisées dans la confection des vêtements, qui font sa renommée.
Au 19e siècle, la région est connue pour quelques innovations, dont sa production locale d’une graine de trèfle inusitée : le Rawdon red clover. Le trèfle permet d’enrichir les sols et convient aux animaux pour le pâturage. En 1851, John Jefferies, un grand propriétaire terrien, reçoit une médaille du Prince Albert, à l’exposition industrielle de Londres, pour ses graines de red clover.
Entrepreneurs
Des succès commerciaux colorent aussi l’histoire de Rawdon. Des entrepreneurs du canton, dont les frères Jeremiah et George Robinson, ainsi que John George Scroggie, fondent des chaînes de commerce au détail. Les Robinson Department Stores enregistrent une croissance importante dans l’Ouest canadien, où l’on comptera plus de 180 magasins à une certaine époque.
Le Scroggie Department Store sera aussi le premier commerce de type « dry goods » à être ouvert au centre-ville de Montréal en 1882, avant de laisser sa place au magasin Eaton. C’est aussi John George Scroggie qui organise la première parade du Père Noël, à Montréal, en 1910.