Thème n° 5 de l’exposition « La présence irlandaise à Rawdon d’hier à aujourd’hui », tenue au Centre d’interprétation multiethnique de Rawdon, les samedis et dimanches de 14 h à 16 h du 2 au 30 mars 2025 (à l’exception du 22).
Les premières églises protestantes
Depuis le 19e siècle, les paroisses protestantes de Rawdon constituent d’importants carrefours sociaux ainsi que des lieux de rassemblement pour les baptêmes, les mariages, les communions et les funérailles.
Le Diocèse québécois de l’Église anglicane, ou Church of England and Ireland, est fondé en 1793. Le premier évêque protestant du Québec, le révérend Jacob Mountain, veille à la création de paroisses anglicanes dans la province, notamment à Rawdon.
Ce sont les anglicans qui procèdent aux premiers sacrements à Rawdon en 1822, alors que sont baptisés, à la maison, Thomas Robinson et Jane Kite. C’est le révérend irlandais et missionnaire anglican James Edmund Burton qui préside aux célébrations.
La paroisse Christ Church de Rawdon est née, mais il faudra attendre plusieurs années avant qu’une église n’y soit construite.
La paroisse de Rawdon de l’Église anglicane, ou Church of England and Ireland, du diocèse anglican de Montréal, a vu le jour avec l’arrivée du révérend James Edmund Burton, en 1821.
Propriétaire de plusieurs lots dans le premier rang, J. E. Burton est aux services de la Society for the Propagation of the Gospel. Dans les années 1820, il célèbre messes et sacrements à divers endroits, notamment à la ferme de la famille irlandaise des Eveleigh, dans le rang 6.
L’arrivée de nombreux immigrants protestants irlandais, écossais et anglais exige une église adaptée à leurs besoins. Une première église anglicane voit le jour en 1826, dans le rang 3. Elle sera remplacée à intervalles, dont en 1836, par la nouvelle église anglicane, dans le rang 5. Ce bâtiment de bois servira jusqu’en 1857, année où l’on entreprend la construction d’une autre église, celle-là faite en pierre. L’évêque anglican de Montréal, le révérend Francis Fulford, procède à sa bénédiction en 1861. L’église existe toujours à Rawdon, au coin de la rue Metcalfe et de la 3e avenue.
L’arrivée de ces immigrants a mené à la construction de lieux de culte; la première église anglicane, construite en 1836, a été remplacée par le bâtiment actuel en pierre, en 1857. Des offices anglicans ont été célébrés, à partir de 1826, à l’école des Fourches (the Forks) puis, au fil des ans, au domicile du Révérend Burton et dans des maisons privées situées dans les rangs éloignés.
La croix celtique et certains vitraux de l’église anglicane rappellent l’influence irlandaise au sein de la paroisse, notamment ceux en hommage à Jane Herbert, fille d’immigrants irlandais, et de George Mason, révérend et fils de Jane Herbert.
Rawdon a également accueilli de nombreux presbytériens et méthodistes irlandais. Les méthodistes ont construit une chapelle en 1838 qui a été remplacée par une église en briques rouges en 1895. Cette église abrite aujourd’hui la communauté orthodoxe russe. Les presbytériens ont célébré leur culte dans le bâtiment de la rue Church, autrefois utilisé par la milice. Il s’agirait du plus vieil édifice du village.
En 1925, les Églises presbytérienne et méthodiste fusionnent pour devenir l’Église unie du Canada.
Contrairement aux catholiques, les protestants ne reconnaissent pas l’autorité du pape. Ils peuvent adhérer à diverses formes de protestantisme. C’est le cas dans les îles britanniques et en Irlande, mais aussi au Québec.
Dans le canton de Rawdon, les protestants ne sont pas tous anglicans. Une minorité d’entre eux sont des presbytériens ou des méthodistes. Les Irlandais protestants ne font pas exception.
Il arrive parfois que des individus passent d’une Église à une autre, au cours d’une même vie. Par exemple, John Jefferies, un immigrant anglais qui fut un temps anglican et ensuite méthodiste, s’active à la création d’une paroisse presbytérienne à Rawdon dans les années 1830. Une bâtisse sert de lieu de culte sur la rue Church à partir de 1836. L’Église presbytérienne de Rawdon connaîtra toutefois son lot de difficultés. Faute de fidèles, elle cesse ses activités au début du 20e siècle.
Les méthodistes de la congrégation Wesleyan construisent aussi une chapelle à Rawdon, le 21 juillet 1838. Des familles irlandaises influentes, notamment celles dont sont issus le médecin Newton Smiley et le vétérinaire George Smiley, ont contribué au développement de l’Église méthodiste de Rawdon.
Desservant environ 200 colons, la bâtisse de bois est érigée sur la 4e avenue, près de la rue Queen. En 1895, une église en briques rouges remplace, au même endroit, la vieille chapelle. Cette église existe toujours aujourd’hui, mais sous un nom différent.
Presbytériens et méthodistes sont de moins en moins nombreux à Rawdon et doivent se résoudre, en 1925, à fusionner leurs missions au sein de l’Église unie du Canada, vendue récemment pour devenir l’Église St- Seraphim-de-Sarov.
Depuis le 19e siècle, la vie est riche dans les paroisses protestantes de Rawdon. Baptêmes, mariages, communions et funérailles ponctuent la vie des paroissiens depuis 1822. Autant chez les protestants que chez les catholiques, la paroisse reste le lieu de rassemblement par excellence.
On assiste à la messe, on se marie, on participe aux baptêmes et aux funérailles, on organise des fêtes : en somme, on s’y rencontre aussi pour briser l’isolement et pour y fabriquer des souvenirs durables.