Par un matin brumeux, au début des années 1800, le curé Jean-Romuald Paré (1779-1858), prêtre des paroissiens de Saint-Jacques-Les-Mineurs, amorce un long parcours dans une nature sauvage pour apporter la parole de Dieu et ses saints sacrements à plus d’une quarantaine d’Irlandais installés dans le Canton de Rawdon sur les rives de la rivière Ouareau. Ce curé animé d’une grande charité chrétienne entretiendra des relations avec la communauté irlandaise pendant de nombreuses années.

Curé Jean Romulad Paré, La Société des défricheurs de Chertsey

Des Irlandais vaillants et joyeux de nature qui s’échinaient sur des terres fertiles.  Pour échapper à la famine et aux guerres, ces représentants d’un peuple courageux avaient traversé la mer et maintes privations pour s’établir dans un pays inconnu, mais porteur d’espoir.

En 1825, le Curé Jean-Marie Bélanger (1788-1856) de Saint-Paul recense 128 Irlandais habitant le territoire du Canton de Rawdon.

Digne successeur du curé Paré, l’abbé Jean-Marie Bélanger (ou Joseph-Marie Bellenger) adresse une lettre significative à Monseigneur Jean-Jacques Lartigue (1777-1820)

Voici le contenu de cette lettre datée du 28 juin 1825 :

J’ai été dernièrement, à la demande de M. Paré, faire une mission chez lui, pour les Irlandais qui sont dans le township de Rawdon.  Ils étaient une quarantaine, quoiqu’ils ne fussent pas tous venus à l’église.  Et ce nombre doit être augmenté par l’arrivée de plusieurs autres familles, qui ont déjà pris des terres dans la township.

J’ai trouvé parmi eux trois protestants, un homme et deux femmes, qui veulent se faire catholiques. 

 

Le 9 octobre 1828, l’Abbé Bélanger écrit de nouveau à son évêque:

Patrick McMahon (1795-1851), prêtre dévoué aux Irlandais. Un genre de prêtre itinérant. Dictionnaire biographique du Canada

Monseigneur, permettez-moi s’il vous plait de parler de Rawdon.  Je suis bien dans l’intention de continuer cette mission.  J’ai même dessein d’y aller dès que j’aurais réponse de votre Grandeur, je ne sais si leur chapelle est finie, en ce cas je vous demanderais de dire la messe dans la maison où M. McMahon a continué de la dire. Je pense aussi, Monseigneur, qu’il ne serait pas mal à propos d’engager ces gens à payer quelque chose soit par dîme ou par tête, quand ce ne serait que pour défrayer les dépenses de voyages, qu’il faut faire à ses propres frais.

M. Paré avait fait entendre (devant moi) les premières années, qu’il les exemptait de dîme ; mais si je les reprends je voudrais que M. Paré n’eut rien à faire la, que ce qui se peut faire par voie de charité ou complaisance, comme des baptêmes, mais quand a la publication des bans, les mariages et sépultures, puisque mes titres portent que je suis pasteur des Irlandais de Rawdon, je voudrais que cela fut de ma compétence.