Thème n°3 de l’exposition « La présence irlandaise à Rawdon d’hier à aujourd’hui », tenue au Centre d’interprétation multiethnique de Rawdon, les samedis et dimanches de 14 h à 16 h du 2 au 30 mars 2025 (à l’exception du 22). 

Richard Boyce et sa fille Ann Boyce Smith

Richard Boyce est né en 1800 dans le comté de Wicklow. Sa fille Ann Boyce Smith est née à Rawdon, en 1839.

Première ferme de la famille de Robert Blagrave et de son épouse Mary Anne Rourke

Premiers lots alloués

En 1763, le gouvernement britannique crée la Province of Quebec et instaure une nouvelle politique de concession des terres publiques, divisées en cantons. Le canton de Rawdon, mesurant 10 milles par 10 milles, est subdivisé en 11 rangs, chacun comprenant 28 lots de 200 acres. Les premiers relevés d’arpentage pour le territoire de Rawdon sont effectués en 1792 par William Fortune, suivi par d’autres arpenteurs jusqu’en 1844.

En 1763, le gouvernement britannique crée la Province of Quebec et instaure une nouvelle politique de concession des terres publiques. La division cadastrale se fait dorénavant en townships.

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Le township de Rawdon mesure 10 milles par 10 milles (16 kilomètres x 16 kilomètres). Il est subdivisé en 11 rangs, qui comprennent chacun 28 lots de 200 acres.

Des arpenteurs sont mandatés pour délimiter les frontières, les rangs et les lots dans les nouveaux cantons. William Fortune effectue les premiers relevés d’arpentage pour le territoire de Rawdon en 1792. Trois autres arpentages suivront. Samuel Holland trace les limites des rangs 1 et 2 en 1799, puis Joseph Bouchette fait de même pour les rangs 3 à 8, vers 1804. Enfin, les rangs 9, 10 et 11 sont arpentés par James Dignan en 1844.

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Quelques lots des rangs #1 et #2 sont d’abord octroyés en 1799 à trois hommes et une femme, issus de milieux loyalistes ou de familles de militaires. Ils n’occuperont vraisemblablement pas le terrain et les lots seront vendus ultérieurement.

À partir de 1818, un nouveau système de billets de location permet la colonisation par des familles, souvent issues de la classe moyenne éduquée. Pour obtenir des billets de location, plusieurs Irlandais signent des pétitions entre 1815 et 1820, ce qui pave la voie à la concession des terres aux immigrants.

Trente familles reçoivent l’autorisation de s’établir à Rawdon au cours des mois de mai, juillet et août de 1820, selon « l’arrêté en conseil » émis par l’administration coloniale du Bas-Canada. Il s’agit presque exclusivement d’Irlandais protestants.

Entre 1820 et 1830, d’autres familles pionnières irlandaises, protestantes et catholiques, obtiennent des billets de location. Les familles pionnières Bagnall, Blagrave, Boyce, Brown, Burgess, Burns, Burton, Carroll, Cassidy, Connelly, Corcoran, Cultra, Daly, Drought, Finlay, Gannon, Gray, Green, Hamilton, Harkness, Jackson, Kerr, Lane, Marlin, Mason, McArvill, Morgan, Nulty, Robinson, Rourke, Rowan, Scroggie, Sharpe, Shields, Skelly, Smiley, Smith, Tinkler, Wallace, Watters et Woods s’installent à Rawdon.

La maison de William Boyce sur le lot 28 du Rang 7
Photo de famille de Robert Rourke et de Mary Ann Blagrave sur leur ferme de Rawdon, vers 1897
Chemin vers la maison de la famille de Thomas Carroll, située sur la rue Carroll à proximité du Chemin du Lac-Morgan - source Gouvernement du Québec

Les occupations principales des premiers habitants du canton

La vie quotidienne des pionniers irlandais est rythmée par le travail de défrichage, la culture de la terre, la préparation des aliments, la culture des graines de lin et la préparation de la laine des moutons. Le travail dans les moulins à farine, les moulins à scie, les tanneries et la fabrication de la potasse occupait une grande partie de leur temps.

Les lots situés en pleine forêt, sur la colline ou près des lacs et rivières, sont défrichés à coup de haches et de sciottes.

La vie quotidienne est rythmée par le travail. On éclaircit la forêt, on coupe le bois pour le chauffage et la construction des maisons et des meubles. Les femmes et les hommes travaillent la terre défrichée : on sème du blé, du chanvre et du lin. Les femmes récoltent les navets, les pois, le maïs et les carottes du jardin. Elles confectionnent des vêtements en laine de mouton ou en étoffe du pays. Les maisons sont construites avec le matériel à portée de main.

Le travail dans les moulins à farine et les moulins à scie, dans les champs, à la maison ou pour la fabrication de la potasse, tirée des cendres de bois récupérées et bouillies, occupe le plus gros du temps des pionnières et pionniers irlandais des années 1820.

Le moulin à farine de Richard Boyce sur la rivière Ouareau, en 1892
La « Protestant Model School » (à gauche sur la photo), construite en 1886 sur la rue Metcalfe, le magasin général Crow face à la 4e avenue et à droite, la maison de Leslie Copping; au centre, à l'arrière-plan, le Couvent Sainte-Anne