Dans le cadre du 100e anniversaire de naissance de Ludmilla Otzoup-Gorny, mieux connue au nom de Madame Ludmilla Chiriaeff, la Société d’histoire de Rawdon désire souligner la présence et la contribution de Madame Chiriaeff et de sa famille au mieux-être de la population de Rawdon. 

Outre ses réalisations pour la danse, sur les plans provincial et national, Madame partageait avec la population de Rawdon une partie de sa vie privée et familiale. Avec son époux, Alexis Chiriaeff, avec qui elle émigra au Canada, et ensuite avec son nouveau conjoint, Uriel Luft, Madame passa beaucoup de temps à Rawdon accompagnée de ses filles Anastasie (Nastia), Ludmilla (fille), Catherine (Katia) et ses garçons Avdé et Gleb. Voici leur histoire rawdonnoise racontée par l’aînée Nastia… corroborée par Katia et Avdé.

Ludmilla Chiriaeff (1924-1996); photographe Henri Paul; source: Bibliothèque de la danse Vincent-Warren

Ludmilla Chiriaeff à Rawdon: son havre familial estival à ses débuts au Canada

Article rédigé par Anastasie Chiriaeff en collaboration avec Katia Mead et Avdé Chiriaeff, mai 2024. Sauf indication contraire, toutes les photos sont la gracieuseté de la famille Chiriaeff ; tous droits réservés.

Arrivée au Canada

Nous sommes le 26 janvier 1952. Mon premier souvenir de notre arrivée au Canada, plus précisément à Halifax, est de voir mes parents, Alexis et Ludmilla Chiriaeff, devoir quitter la pièce où mon frère Avdé et moi devions les attendre alors qu’ils allaient régler des papiers officiels. L’attente m’avait semblée interminable. J’avais trois ans et demi, Avdé avait un an.

Ma mère était enceinte de plus de huit mois. Notre frère Gleb est né exactement un mois après; il était le premier de la famille à devenir Canadien.

On nous attendait à Toronto afin de nous établir. Nous sommes donc partis en train pour la ville reine. Une fois là-bas, l’accueil n’étant pas celui espéré, nous sommes rapidement revenus sur nos pas en direction de Montréal. On y parlait le français, disait ma mère!

Lors du trajet de retour, elle avait été émerveillée par le beau paysage que nous traversions. C’était l’hiver, la neige tombait, le vent faisait danser les flocons, et le tout lui rappelait la Russie que ses parents lui avaient décrite dans son enfance, ce pays qu’ils ont dû fuir à cause de la révolution et qu’elle n’a jamais connu.

Son père, Alexandre Otzoup-Gorny, ingénieur de métier et écrivain/poète prolifique, lui avait dépeint son pays d’origine si vivement qu’elle semblait s’y trouver lorsqu’elle voyait ce paysage défiler devant elle. Il lui avait transmis la magie des mots qui rendaient vivant tout ce que nos sens perçoivent.

Elle disait avoir ressenti une immense quiétude et la certitude que c’est bien au Canada que notre vie allait se dérouler. Les parents, apatrides, allaient enfin avoir un pays!

Intégration à la nouvelle vie à Montréal et début Radio-Canada, écoles et compagnie

À notre arrivée à Montréal, ma mère est allée chercher un hôtel pour la nuit. En tournant le coin de la rue Sainte-Catherine, elle a remarqué un cinéma dont l’affiche, tout illuminée, annonçait le film qui y jouait. À sa stupéfaction elle a lu :

« DANSE SOLITAIRE »…… et son nom LUDMILLA OTZOUP GORNY….

C’était un film dans lequel elle avait dansé, et son oncle Georges Raïevsky en était le producteur. Juste après la guerre, lorsque danseuse au théâtre de Genève, elle avait participé à quelques films, dont celui qui jouait à notre arrivée à Montréal. Un autre signe, disait-elle, qui confirmait que nous étions assurément à la bonne place, la bonne ville!

Tout au long de sa vie, elle aura eu des moments comme ça qui semblaient valider ses choix professionnels et personnels.

Lors de notre arrivée, Montréal était très vivante comme ville, contrairement à Toronto à l’époque. Rapidement, les parents ont su que Radio-Canada, qui venait d’ouvrir ses portes, commençait à recruter des artistes pour des émissions culturelles.

Ludmilla Chiriaeff, studio Radio-Canada; photographe : Henri Paul; source : Bibliothèque de la danse Vincent-Warren

Mon père était artiste peintre et a été engagé comme décorateur. Il y a fait carrière jusqu’à sa retraite. Ma mère a été engagée comme danseuse et chorégraphe et, pendant son temps à la télévision, elle a monté plus de 300 œuvres. C’était le début de deux carrières exceptionnelles.

Ayant recruté quelques danseurs et danseuses pour les émissions télévisées, ma mère forma une petite troupe, les ballets Chiriaeff. En même temps, elle ouvrait son premier studio pour y donner des cours de ballet.

Avec les années, sa troupe a grandi et s’appela Les Grands Ballets Canadiens, et son école, Ludmilla Chiriaeff Ballet School, sur la rue Union, est devenue premièrement l’Académie des Grands Ballets Canadiens et finalement l’École supérieure de ballet du Québec, qui se trouve aujourd’hui à la Maison de la danse sur la rue Rivard.

Début à Rawdon

Pendant ce temps, mes frères et moi avions commencé à fréquenter l’école et prenions aussi des cours de ballet, de musique et de langue russe.

En effet, tous les samedis, nous allions à l’école paroissiale de la cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul, la plus ancienne paroisse orthodoxe russe à Montréal, où nous apprenions la grammaire et la littérature russes, l’histoire de la Russie et le catéchisme orthodoxe. Notre mère tenait beaucoup à ce que nous ne perdions pas notre langue maternelle.

Notre paroisse avait comme prêtre le père Oleg Boldireff qui officiait les messes, dirigeait l’école russe du samedi et avait un chalet familial à la campagne, plus précisément à Rawdon.

Une fois installé avec sa femme et ses cinq fils, il a construit une petite chapelle sur sa propriété avec l’aide de ses paroissiens et de mes parents.

La chapelle était faite de bois rond avec un clocher en forme d’oignon, typique des églises orthodoxes. Lors des messes, on se tenait debout, une chandelle à la main.

Et c’est ainsi que nous avons été introduits à notre cher Rawdon.

De gauche à droite : Natalia Boldireff, Suzy Tolkmith (fille de tante Valentine et oncle Henri Tolkmith), Henri Tolkmith (mari de Valentine), Valentine Tolkmith (sœur de Ludmilla Chiriaeff), père Oleg Boldireff, Ludmilla Chiriaeff avec Avdé, Gleb et Anastasie Chiriaeff

Les murs étaient parés d’icônes éclairées par des lampions. L’autel était caché par une cloison avec, au centre, des « portes célestes » ornées de scènes bibliques peintes par mon père qui eut le mandat de les reproduire, selon la tradition. Le chœur chantait la liturgie, « a cappella », le père Oleg priait à voix haute en vieux slavon d’église, en balançant son encensoir et nous bénissant. Ça sentait la cire d’abeille et l’encens sucré. Tous nos sens étaient éveillés.

Rawdon en famille et dans la communauté russe

Au début, en été, nous allions visiter père Oleg Boldireff, comme le faisaient grand nombre de paroissiens de Montréal. Très rapidement, nous aussi nous voulions avoir un chalet pour y passer nos vacances.

C’est ainsi qu’en 1954 mes parents ont entamé la construction de notre maison, notre petite « datcha », sur la 17e Avenue, juste en face de chez les Boldireff.

Le chalet, 17e Avenue, durant la construction, circa 1955

Toute faite de bois, en pin noué, notre datcha était très modeste, mais pour mes parents et nous, les enfants, c’était notre petit paradis terrestre.

Chalet original en bois recouvert de pierres

Avec les années, ma mère a fait recouvrir les murs extérieurs par de fausses pierres qu’elle avait achetées, un surplus des pierres de l’Église catholique du village, lors de sa construction.

Une fois que nous étions installés, des danseurs de la troupe venaient nous rendre visite les dimanches. Ma mère aimait recevoir, pour le plaisir et souvent pour travailler. C’est à cette époque qu’elle est allée donner des cours de ballet à l`hôtel de ville de Rawdon et même chez la famille Pontbriand, dont les frères Henri et Jean Pontbriand ont joué un rôle central dans le développement du village et de la région

Classe de ballet de Madame Chiriaeff à l'hôtel de ville; photographe: Dr Yves Cantin

Nos parents travaillaient à Montréal sur semaine et venaient les fins de semaine pour profiter de la nature et se reposer.

Ludmilla et Katia Luft, filles du deuxième mariage de Ludmilla Chiriaeff avec Uriel Luft, sur le perron du chalet de la 17e Avenue, avec un gros bolet cueilli après une averse, circa 1968

S’il avait plu, on partait cueillir des champignons, et on nous apprenait lesquels étaient comestibles ou pas. Ma mère les nettoyait puis les séchait pour les consommer l’hiver ou les cuisiner le jour même.

Mon père partait avec ses pinceaux et ses tubes de peinture à l’huile et revenait le soir avec un ou deux tableaux de la magnifique nature environnante.

Tableau d'Alexis Chiriaeff peint à Rawdon, circa 1956
Tableau d'Alexis Chiriaeff illustrant le terrain de la famille avant la construction du chalet
Signature d'Alexis Chiriaeff
Anniversaire d’Avdé Chiriaeff devant le chalet de la 17e Avenue avec Anastasie, Avdé, Gleb et deux des fils Boldireff, circa 1959

Notre grand-mère maternelle, Catherine Otzoup-Gorny, faisait des confitures avec les baies que nous ramassions et aussi des « nalivki », une liqueur alcoolisée. C’était encore le temps où le boulanger du village venait vendre son « pain de fesses », qu’on aimait tant, de son chariot tiré par un cheval, et où on nous livrait des blocs de glace pour nos glacières afin de tenir au frais nos provisions durant l’été.

Notre rue, la 17e Avenue, était sans issue et entourée d’une forêt riche et dense. Beaucoup de jeunes Russes venaient y jouer et retrouver leurs voisins et ami(e)s d’été.

On y passait toutes nos vacances avec parents et grands-parents.

C’est ainsi que nous vivions et partagions notre « russitude », car nous étions entourés d’adultes qui parlaient et chantaient en russe… qui cuisinaient les plats traditionnels et nous racontaient leurs souvenirs du pays de leur enfance.

Repas de fête religieuse sur terrain du père Oleg Boldireff avec les paroissiens, dont Ludmilla Chiriaeff et sa mère Catherine Otzoup-Gorny, circa 1958

Grand-mère Catherine était de celles qui disaient que Rawdon était une véritable petite Russie, avec ses bouleaux, ses champignons, fraises, framboises et mûres. Elle y était bien.

C’est lors de ses visites chez nous qu’elle me racontait un peu son enfance et son périple jusqu’au Canada.

Elle était issue de l’aristocratie polonaise, de la famille Radziwill, mais les circonstances de la vie ont fait qu’elle a grandi pauvrement avec sa mère et ses sœurs à Saint-Pétersbourg.

Lors de la révolution Bolchevik en 1917, elle a dû fuir et a suivi la diaspora russe en Europe, avec son mari, mon grand-père Alexandre Otzoup-Gorny, et leur fille aînée Valentine. Ma mère Ludmilla, née 10 ans plus tard, a grandi à Berlin, parmi les émigrés russes, dont beaucoup d’artistes et d’intellectuels qui attendaient la chute du communisme pour retourner dans leur mère patrie. Elle étudiait à l’école une demi-journée en allemand et une demi-journée en russe, afin d’être prête pour un éventuel retour.

C’est à la Deuxième Guerre mondiale qu’ils ont tous été forcés à se déraciner à nouveau. Lorsque l’URSS a émergé parmi les alliés victorieux, ils ont compris que le communisme était désormais là pour rester et que leur rêve de retourner en Russie devenait inaccessible de leur vivant. La perte de ce rêve a été un coup dur, mais elle leur a permis de chercher leur avenir sur un nouveau continent.

Grand-père Alexandre est décédé à Madrid avant qu’ils n’immigrent. Grand-mère Catherine a finalement trouvé refuge auprès de ses filles, une aux États-Unis, l’autre au Canada.

Grand-mère Catherine Otzoup-Gorny avec Alexis Chiriaeff, Ludmilla Chiriaeff et notre chien Petroushka, sur le perron du chalet, circa 1957

Grand-mère Catherine était d’un autre temps. Je la voyais assise sur notre petit perron de la maison à Rawdon, un journal russe à la main. Tirée à quatre épingles, elle portait un ensemble avec une blouse et un jabot en dentelle. Le peu de cheveux qu’elle avait étaient tirés en chignon avec une tresse en couronne sur sa tête et sur son visage, elle portait une fine voilette noire retenue par deux épingles enfoncées dans son chignon. Lorsqu’elle se déplaçait, elle se protégeait du soleil avec un parasol. Elle marchait avec grâce et dignité. Pour moi, elle ressemblait à une tsarine.

Le père Oleg Boldireff aimait organiser des soirées de feux de camp où nous chantions nos chansons traditionnelles, et lui, avec ses fils, celles des Cosaques. D’autres familles ont perpétué ces festivités au camp CROFI, (Canadian Russian Orthodox Fooundation Inc.) un camp d’été russe situé non loin de chez nous.

 

De gauche à droite, Gleb Chiriaeff, Avdé Chiriaeff, Nathalia Boldireff, André Boldireff et le père Oleg Boldireff, sur leur terrain près de leur maison à Rawdon, circa 1957.
Ludmilla Chiriaeff et Henri Pontbriand, Rawdon, circa 1957; photographe Marguerite Sauriol Pontbriand

Été après été, on se retrouvait pour passer du temps ensemble, et parmi nos excursions, on allait à la plage municipale ou à la plage Pontbriand. On y passait la journée à se baigner et à pêcher. Ma mère a, à maintes reprises, cuisiné un poisson que nous ramenions. Elle-même nous accompagnait pour tenter sa chance. Elle préparait un goûter pour la journée, et on ne revenait que le soir, heureux et bronzés.

Nos activités avec les parents se déroulaient ensemble et en russe.

On passait des moments magiques en famille. Rawdon était devenu un lieu familial très spécial – notre « Madeleine de Proust ».

Plus tard, lorsque les parents ne pouvaient plus nous accompagner, on y allait avec des gardiennes choisies dans la communauté que ma mère avait engagées. C’est là aussi où elle a pu trouver des employés pour son école de ballet. Il y a eu une comptable, une réceptionniste, une adjointe administrative, un couple de concierges, tous membres de la communauté russe vivant à Rawdon, certains sur notre rue même.

Devant le terrain du chalet de la 17e Avenue, Ludmilla et Alexis Chiriaeff, leurs enfants, Anastasie, Avdé et Gleb, grand-mère Catherine Otzoup-Gorny et une voisine, circa 1958

Lorsque ma mère s’est remariée, avec Uriel Luft, ils ont eu deux belles filles, mes sœurs, Ludmilla et Katia Luft, une blonde aux yeux bleus et une très foncée aux yeux bruns.

Uriel Luft avec Katia
Ludmilla avec ses deux enfants, Katia et Ludmilla Luft

Elles aussi ont passé leurs vacances estivales au chalet durant plusieurs années. J’avais alors 15 ans, et j’ai eu le bonheur de partager plusieurs étés avec elles. Je leur ai transmis nos précieuses traditions russes apprises des adultes qui m’ont entourée dans mon enfance. Nous passions des heures à ramasser des champignons, à les cuisiner ou les mariner. On faisait du pain et préparions des confitures après avoir cueilli des fraises ou des framboises sauvages. On se promenait dans le bois pour cueillir des fleurs ou des feuilles et faire des collages. La nuit, lors des orages, on jouait aux cartes et on écoutait le clapotis des gouttes de pluie sur notre toit. Ma mère disait que ce son était le rythme divin.

Lorsque les parents venaient la fin de semaine, on présentait une mini expo de dessins, de collages et de peintures, créations des sœurs et de leurs jeunes amis. 

Ludmilla Chiriaeff avec sa fille Ludmilla (Luft)

On baignait dans la créativité, et ce, grâce à ce que ma mère nous avait transmis… toutes ses descriptions des activités créatives de son enfance avec ses parents, surtout son père, et toutes les activités qu’elle a organisées pour nous et avec nous.

Ainsi, Katia et Ludmilla (Luft) ont aussi hérité de la culture de la vielle Russie préservée et vécue par des générations à Rawdon. Et maintenant qu’elles sont parents elles-mêmes, ce legs familial continue à être transmis à leurs enfants.

Pendant des années, nous allions tous ensemble au chalet, mais avec le temps, le travail ne permettait que de rares visites. C’est alors qu’à mes 21 ans, les parents m’ont légué la maison. Nous partagions alors nos vacances à Rawdon et ailleurs.

Comme notre chalet n’était pas aménagé pour l’hiver, à l’occasion, nous passions les vacances de Pâques au Rawdon Inn.

C’est comme ça que nous avons rencontré Mme Rochon, la propriétaire, et son neveu Richard Rochon. Il avait notre âge et est devenu un ami de la famille, jusqu’à ce jour. Ayant côtoyé la communauté russe pendant sa jeunesse, il a été très attiré par cette dernière et a choisi plus tard d’apprendre le russe et d’étudier pour devenir prêtre russe orthodoxe.

Administrateur de la paroisse Saint-Séraphim-de-Sarov, à Rawdon, pendant plusieurs années, il est devenu plus tard l’archevêque d’Ottawa et de l’archidiocèse du Canada, entre autres.

La messe était célébrée tous les samedis soirs et dimanches matins, et mes frères Avdé et Gleb, avec d’autres garçons de la communauté, étaient des servants de messe. Moi, je chantais dans la chorale. Ma mère y assistait comme paroissienne. Elle n’était pas une assidue de l’église, mais était très croyante et spirituelle.

On participait aux fêtes religieuses qui s’y déroulaient, parfois à l’occasion de mariages, d’autres fois, de décès. Lors de célébrations saintes, des tables étaient dressées sur le terrain des Boldireff, et tout le monde apportait un plat cuisiné, une recette de famille. Ma mère participait lorsqu’en visite et préparait des plats de son cru. Et enfants comme adultes, nous chantions nos refrains traditionnels.

La chapelle, avec ses portes célestes, se trouve maintenant sur la 15e Avenue, à côté du cimetière russe.

Nastia et Gleb Chiriaeff avec tante Valentine Tolkmith (sœur de Ludmilla Chiriaeff) et Ludmilla Luft à la tombe de grand-mère Catherine Otzoup-Gorny, au cimetière russe à Rawdon, circa 1970

En 1962, notre grand-mère Catherine Otzoup-Gorny a été la première adulte à y être enterrée.

Depuis, nous y avons inhumé notre mère, Ludmilla Chiriaeff, en 1996, mon père Alexis Chiriaeff, en 1999, puis notre frère Gleb Chiriaeff, tout récemment, en 2023.

Rawdon a été, pour mes frères, mes sœurs et moi, un coin de pays où nous avons passé les plus beaux moments de notre enfance en famille. Pour les parents et grands-parents, nul doute que cela a été un doux rappel de leur pays d’origine. Et pour notre mère, ce fut tout ça et un havre de paix d’une vie très riche et bien remplie qu’elle a menée pleinement jusqu’à ses derniers jours.

Monument en l'honneur de Ludmilla Chiriaeff, chorégraphe, danseuse, fondatrice des Grands Ballets Canadiens et de l'École supérieure de ballet du Québec. Nina Galitskaia et Vitaly Gambarov sculpteurs, ont créé en 2011 cette œuvre d'art, située dans le jardin du Centre d'interprétation multiethnique, 3588, rue Metcalfe, Rawdon (Québec). Le Jardin Ludmilla Chiriaeff a été inauguré en 2024 pour commémorer le 100e anniversaire de naissance de Madame.